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ananda

Savasana

8 Août 2013, 16:48pm

Publié par Association Ananda

Savasana

posture du Cadavre

Asana qui favorise une observation intérieure à la fois détendue et attentive.

Savasana suscite la mise entre parenthèses de l’Ego et des dialogues intérieurs sur le passé et le futur, pour vous amener à l’instant présent, vers une sensation de joie, sans jugement ni attente.

Parfait pour commencer et vivre votre pratique.

s'éveiller

7 Août 2013, 07:30am

Publié par Association Ananda

s'éveiller

Nous devrions puiser
dans la beauté silencieuse du monde
pour la manifester
dans chaque action de notre vie

Il n’y a qu’une seule manière
d’accomplir la beauté :
c’est l’attention sereine
portée à toute chose

L’homme éveillé, par sa compassion,
répand sa bienveillance sur tous.
Son éclat infini brille en nous.

Il touche même les arbres, les fleurs,
les montagnes, les étoiles
et l’univers tout entier.

Sando Kaisen

Pleine conscience

5 Août 2013, 02:15am

Publié par Association Ananda

Pleine conscience

Vivre en pleine conscience, ralentir son pas et goûter chaque seconde et chaque respiration, cela suffit...

Thich Nhat Hanh.

Pratiquer la pleine conscience, c’est ramener corps et esprit vers le moment présent
et chaque fois que l’on pratique cela,

on redevient vivant.

Thich Nhat Hanh.

Regarder

3 Août 2013, 12:21pm

Publié par Association Ananda

Regarder

Regarder

par Matthieu Ricard

Se garder du syndrome du mauvais monde

Les médias renchérissent sur la fascination qu’exercent sur nos esprits les comportements violents, malveillants ou pervers. Le malfaiteur qui a commis un crime crapuleux fera plus parler de lui que le bénévole qui assiste des personnes âgées dans le même quartier. Ce constat s’explique sans doute par le fait que les atrocités nous choquent en raison même de leur déviance par rapport aux comportements ordinaires.

Ce qui est ainsi offert aux yeux du public n’est pas anodin. Des chercheurs de l’Université de Pennsylvanie qui ont étudié pendant deux décennies l’influence de la télévision, ont montré que les téléspectateurs qui regardent constamment des actes négatifs manifestent une tendance accrue à agir de la même façon, et que, plus on regarde la télévision, plus on est enclin à penser que les gens sont égoïstes et qu’ils nous tromperaient à la première occasion. Bien avant l’âge de l’audiovisuel, Cicéron observait : « Si nous sommes contraints, à chaque instant, de contempler ou d’entendre parler d’événements horribles, ce flot ininterrompu d’impressions détestables privera même les plus humains d’entre nous de tout respect pour l’humanité. »

A l’opposé, quand les médias prennent la peine de mettre en valeur les aspects généreux de la nature humaine, les spectateurs entrent aisément en résonance avec cette approche positive. Ainsi, la récente série intitulée « Héros de CNN », connaît un franc succès. Cette émission présente des portraits et des témoignages de personnes, souvent très humbles et inconnues, qui ont entrepris des projets sociaux novateurs et bienfaisants ou qui se sont totalement impliquées dans la défense de causes justes.

Les drames et les violences font le plus souvent les grands titres de l’actualité et dominent les films et ouvrages de fiction. Lorsqu’on parle de film « d’action », cela signifie souvent que les protagonistes s’entre-tuent, le plus souvent du début à la fin de l’intrigue. Un jeune Américain de vingt ans aura vu en moyenne 40 000 meurtres fictifs à la télévision (dont 8000 avant l’âge de 12 ans) alors que, fort heureusement, dans la vie quotidienne, peu d’entre nous ont été les témoins directs d’un meurtre. Il ne faut donc pas s’étonner que nous souffrions de ce que les Anglo-Saxons appellent le « syndrome du mauvais monde», autrement dit l’idée que nous vivons dans un monde essentiellement hostile, peuplé d’individus égoïstes qui ne tendent qu’à favoriser le plus possible leurs intérêts personnels, même si cela implique de sacrifier le bien-être de ceux qui les entourent. Il est donc d’autant plus essentiel de présenter une vision plus proche de la réalité, qui mette l’accent sur les innombrables gestes de bienveillance, d’entraide, de coopération et de solidarité qui tissent notre quotidien.

Bhekasana

2 Août 2013, 17:26pm

Publié par Association Ananda

Bhekasana

Le peuple des grenouilles se rencontre partout sur la planète Terre à l'exception de l'Antarctique. Elles sont minuscules et occupent cependant l'espace sonore des zones humides. Leur disparition provoquerait de profonds déséquilibres.

Partageons ce qu'elles représentent pour le monde oriental, depuis la nuit des temps.

Symbolique de la grenouille

En raison de sa métamorphose de têtard en grenouille, elle est symbole de transformation.

La grenouille est liée à l’élément eau (Jala). C’est un animal lunaire, féminin, issu de la Terre. Elle est en lien avec les chakras du bas, notamment le second, Svadhisthana.

Dans Bhekasana, le bassin est mobilisé dans le sens de l’ouverture. Le bassin est source et réceptacle de vie. En lui grandit la vie. Un bassin dans lequel l’énergie vitale (Prana) circule est source de santé pour le corps entier.

En Inde, les vedas ( Mandukya Upanishad ) voient en la grenouille la réincarnation de la terre fécondée par la pluie; son coassement est le remerciement de jouissance aux dieux. Elle est également le support de l'Univers.

La Grande Grenouille, est une figure mythique de la création. Elle est le support du monde, car elle représente la terre avant la séparation des matières entre elles, lorsque le monde n’était que boue informe. Elle est donc le symbole de l’indifférencié.

Māṇḍūkya Upaniṣad (devanâgarî : माण्डूक्य उपनिषद् ), upanishad de la grenouille, est l'une des plus courtes des douze Upanishad majeures faisant partie de la Sruti. Celle-ci est rattachée à la partie du Veda appelée Atharvaveda et se compose de douze versets. C'est la Sixième Upanishad du canon Muktika. Elle explique le sens de l'oṃkāra en explorant la syllabe AUM au travers de trois états que traverse la conscience et le silence qui suit comme l'état turîya de libération.

Dans le Rig Veda, les grenouilles sont liées à la légende d'Hanuman, le dieu-singe, qui vient au secours de Vishnu sous son avatar de Râma. Ce sont les grenouilles qui dénoncent sa fuite du premier royaume en cancanant sans retenue dans la mare. Mais ce sont elles qui le sauvent de la noyade lorsqu'il tombe à l'eau, et qui le transportent sur leur dos.

Dans le grand livre du Mahrabhadata, le roi Parikshit rencontre une princesse-grenouille qui est peut-être l'ancêtre des légendes européennes transmises par les frères Grimm et Charles Perrault. Mais elle est aussi le traître qui, sous l'eau, révèle la présence d'Agni à Brahmâ.
Les Indiens disent que «la grenouille dans la mare ne sait rien de la haute mer». Cela s'applique parfaitement à la société traditionnelle indienne, cloisonnée, hermétique, et peu propice à la progression sociale.

grenouille accroupie ou malasana

grenouille accroupie ou malasana

Bhekasana

Les Chinois pensaient que les œufs de grenouille tombaient du ciel avec la rosée du matin. L'une des deux âmes de l'homme selon les anciens chinois est une grenouille.
Selon les périodes et selon les provinces, les grenouilles ne sont pas appréciées de la même manière dans toute la Chine.
• Positive, celle qui produit la rosée et la pluie, celle qui chante pour annoncer les récoltes, celle qui par son chant indique que la rizière va donner tout son grain. On la célèbre en lui offrant de l'encens que l'on brûle dans un pot qui la représente.
• Bénéfique, celle qui protège les naissances, car la position acroupie de l'accouchée est proche de celle de la grenouille.
• Bénéfique aussi, le crapaud à trois pattes de la géomancie chinoise, du feng shui de Lieou Hai, avec son sou percé dans la bouche, et que l'on place juste derrière la porte d'entrée des maisons afin d'attirer la fortune sur la famille.

Mais... elle symbolise aussi la laideur, la maladresse ; considérée comme un démon qui vient hanter ceux qui vont mourir étouffés, en rêver, porte malheur...
Quant au crapaud, symbole de la lune, c'est un animal négatif qui avale la lune quartier par quartier et la régurgite tous les 29 jours.

Bhekasana

Bhekasana

Bhekasana

Dans le taoïsme, les grenouilles sont les serviteurs de la déesse lune, gardienne de la nuit et de l'immortalité. Leur chant nocturne avertit le passant des dangers.

Le crapaud, lui, est selon les taoïstes le seul animal capable de réaliser la transmutation des métaux vils en or. Grenouilles et crapauds, sous la forme de rochers qui leur ressemblent, participent à l'esprit de la vallée, la représentation taoïste de la nature.

Outre les pots à encens, on trouve des motifs de grenouille sur des théières en céladon datant de plusieurs siècles avant notre ère, sur des ivoires érotiques antiques où elle représente le voyeur ou la femme infidèle, sur des cerfs-volants à usage religieux.
Des grenouilles en émaux cloisonnés ou en métal repoussé ornent les autels domestiques dans les communautés chinoises de tout l'est asiatique. Elles représentent l'âme des défunts proches.

Le crapaud et la grenouille appartiennent au yin, principe féminin, froid et humide.

variante depuis la grenouille couchée sur le dos

variante depuis la grenouille couchée sur le dos

Bhekasana

En Indonésie, comme dans tout le monde bouddhiste, la grenouille a une relation privilégiée avec Bouddha. Elle est tout d'abord l'un des vecteurs du petit chemin vers l'illumination, et comme telle est vénérée dans les temples. Mais elle est aussi l'une des plus anciennes figures des religions animistes qui ont précédé le bouddhisme dans les îles de l'Asie méridionale. C'est pourquoi, à côté de représentations méditatives, elle apparaît également la bouche grand ouverte comme parèdre, comme servant de temple, ou comme simple protecteur des petits temples domestiques.

A Java, la grenouille est présente partout. Sa large bouche en bronze est un éteignoir à encens dans un temple. Dans un autre temple, elle est en bois noble et porte une chandelle sur son dos.
Le gamelan, l'orchestre de percussions traditionnel de Java, comporte toujours un xylophone et une cloche pour évoquer le chant des grenouilles.
Au dix neuvième siècle, des figurines satiriques apparaissent pour se moquer à mots couverts des colons européens. Ces statuettes, qui ont d'ailleurs eu beaucoup de succès parmi les caricaturés, montrent les colons dans leurs activités mondaines, comme le tennis ou le pique-nique, qui semblaient si absurdes aux indigènes.

A Bali, le chant des grenouilles fait partie des sons de la nuit sacrée.
On y offre une grenouille en pierre dure à la jeune épouse le soir de ses noces, afin que le mariage soit fécond et que les champs produisent en abondance de quoi nourrir toutes les bouches de la nouvelle famille. Des processions de familles de petits crapauds en bois léger autour des autels domestiques appellent l'abondance et de nombreux enfants sur la maison.
Les portes des maisons à Bali portent un heurtoir en bois pour annoncer les visiteurs; certains ont la forme d'une grenouille à la gueule grande ouverte, au faciès inquiétant, dont la langue, mobile, est le battant. Sa fonction est d'éloigner les démons malfaisants. La grenouille porte-encens que toute maison balinaise possède protège également le foyer par les fumées qu'il répand autour de lui.
Lors des grandes fêtes de la mousson, à Bali, le masque de la grenouille éloigne le mauvais sort et les démons. Le toit inférieur des temples meru porte à ses quatre angles un crapaud.
La poignée de certaines formes d'impression de batik est une grenouille en fonte ou en terre cuite.
Un crapaud apparaît, portant le dieu-singe Hanuman, dans un conte du Wayang Gulik, le théâtre d'ombres de marionnettes de cuir de Bali.

bhekasana

bhekasana

Bhekasana

Au Viet-Nam, cinq siècles avant notre ère, les chamans utilisent des tambours de bronze où figurent des grenouilles pour appeler la pluie bienfaisante et apaiser la violence de la mousson.
On y explique les éclipses de soleil par l'action d'une grenouille géante qui dévore le soleil, mais se brûle la bouche ; elle est donc obligée de le recracher.
Plusieurs instruments à percussion imitant à la perfection le coassement des grenouilles servent à appeler la protection des rizières; l'un d'eux, le rasp, a la forme d'une grenouille en bois à crête dont on frotte le dos à l'aide d'une mailloche. Il appelle comme un appeau la bénédiction des grenouilles sur le foyer.
Parmi les nombreux objets zoomorphes que l'on trouve dans une cuisine vietnamienne, il y a des marmites à pieds, des pots à eau, des bols en forme de grenouille; des grenouilles décorent également des vases, des aiguières, des pots à médicaments, des urnes, des brûle-parfum, des candélabres, etc.



En Thaïlande, au Cambodge, au Laos, en Birmanie, aux Philippines, comme dans tous les pays bouddhistes ou qui l'ont été, on aime les grenouilles.
On peut trouver dans le Triangle d'Or des poids à opium anciens en bronze en forme de grenouilles. Ils étaient sensés protéger la transaction marchande.
Sur le sommet de certains carquois de chasseurs de Mindanao, aux Philippines, se trouve une grenouille qui représente et appelle l'esprit bénéfique de la forêt tropicale.

grenouille qui saute (cliquer sur la photo pour la voir en entier)grenouille qui saute (cliquer sur la photo pour la voir en entier)

grenouille qui saute (cliquer sur la photo pour la voir en entier)

Bhekasana

Bhekasana et Mandukasana

Bhekasana (ou Mandukasana), la posture de la Grenouille, développe la souplesse des hanches et des adducteurs (intérieur des cuisses). Bhekasana est excellente pour éviter les congestions dans la zone du bassin.

Les grenouilles ont de longues pattes musclées. Pour avancer, elles replient les pattes arrières, puis sautent ou plongent grâce à la puissante force de détente de leurs membres inférieurs.

Ces postures sont connues sous appellation de la posture de la grenouille.

Version 1 :

La version la plus classique se prend de la façon suivante : expiration on fait comme un pas en avant avec les mains, puis on les tourne vers l'intérieur et puis sur une inspiration basculer le bassin vers le sol et monter le regard à l'aplomb en dégageant la tête des épaules :

La difficulté de cette posture est de laisser le bassin relâché, et de garder les pieds qui se touchent, il faut travailler le souffle en Visamavritti, ou bien se replier en un souffle plus facile soit le modèle arithmétique 1/2/2 : (1 temps d'inspir, pour 2 temps de tenue à plein, et 2 temps d'expir).

Il faut dans tous les cas exercer Mulà Bandha afin de relier la base et la fontanelle et donner ainsi un sens ascendant à l'énergie..

Bhekasana
Bhekasana

Version 2 :

A plat ventre, les jambes allongées, les mains le long du corps, on se concentre avec le menton appuyé au sol, le regard droit devant. Puis sur l'expir, plier les genoux et ramener les pieds, les mains prennent alors les pieds d'une façon très précise : les mains viennent en fait par dessus les orteils en appuyant le plus possible. Sur l'inspir qui suit on prend ainsi appui sur les mains et l'on redresse le buste, les genoux devant restés appuyés au sol.

Prendre la fixation du point dans l'espace, ou sur un support droit devant soi, toujours un peu au dessus de la ligne d'horizon. La respiration est en Visamavritti, on travaille le lien entre les centres du front, du coeur, du ventre et de la racine en exerçant fortement Mulà Bandha.

Il est possible également de travailler cette posture uniquement en tenue à poumons pleins, le plus longtemps possible, puis à l'expir de reposer, de laisser passer un souffle et de recommncer à l'inspiration suivante, et ainsi de suite.

grenouille véhicule

grenouille véhicule

Bhekasana

Version 3 :

La posture s'effectue en équilibre sur les orteils avec les genoux les plus écartés possible. Il est possible comme ici de fermer les yeux en prenant le geste des mains jointes devant la poitrine (Anjali Mudrâ).

Conseils :

  • Dans la 1er série relacher le bassin et patienter quelques souffles.
  • Pour la 2eme version .les pieds doivent venir sur les côtés du bassin ; contracter la ceinture abdominale.

Bienfaits :

  • Grandes postures d'étirement et très toniques qui permettent de travailler la souplesse du bassin.

Version 4 :

Couché sur le dos, genoux fléchis et hanches ouvertes, chevilles dans les mains. Sur l'expiration la tête se redresse pour porter le regard au loin, le dos reste au sol et on cherche à pousser les pieds au sol ; les bras se tendent, la zone entre les omoplates s'ouvrent.

On peut basculer sur le sacrum et tendre les membres inférieurs, mains aux chevilles toujours et garder l'équilibre sur les fesses.

Bhekasana

Le petit enchaînement que voici permet d’expérimenter la grenouille dans ses mouvements:

1. S’asseoir sur les talons, en écartant au maximum les genoux. Les pieds se tournent et les orteils se rejoignent.

2. Se pencher en avant en faisant pivoter le bassin. Garder le dos droit. Poser les mains au sol, au-dessus de la tête.

Longues et profondes respirations basses. Amener la conscience en Svadhisthana, le second chakra, juste au-dessus du pubis. Visualiser expansion et contraction du bas-ventre avec le mouvement du souffle. Détente, lâcher-prise dans les hanches.

3. Faire doucement glisser le buste en avant, jusqu’à ce que la poitrine touche le sol. Respirer plusieurs fois dans la posture. Autant que possible, basculer le bassin vers le bas et vers l’avant.

Sur cette photo, je montre ce qu’il ne faut pas faire: je suis trop cambrée.
En cas de manque d’ouverture des aines: descendre moins bas. Le bas du dos cambrera beaucoup moins, si l’on rentre bien les abdominaux pour protéger la région lombaire. Le travail se concentrera alors sur l’ouverture des hanches que l’on souhaite travailler en Bhekasana.
Sur chaque inspiration, avancer un peu le sternum et rentrer le ventre, pour aider à la descente du bassin.

4. Revenir à la position assise de départ (1).
Puis, se mettre en position accroupie, ou si vous préférez, prendre la variante de Malasana.

5. Tendre progressivement les jambes, tout en gardant (si possible) les mains au sol. Amener les pieds parallèles l’un à l’autre. Rester quelques respirations ainsi, en Uttanasana.

6. Puis sur une inspiration, dérouler progressivement le dos pour se redresser, en position debout.

enchainementenchainementenchainement
enchainementenchainementenchainement

enchainement

Bhekasana

Mandukya Upanishad

Upanishad de la Grenouille

Mandukya a suscité deux interprétations différentes :
— soit on considère ce mot comme venant de Manduka :

  • 1) grenouille, crapaud;
  • 2) Manduka Yoga, type de yoga, dans lequel on reste longuement immobile, à l'image de la grenouille, afin de développer une méditation particulièrement abstraite;
  • 3) Manduka asana, la posture de la grenouille en Hatha Yoga;


— soit on s'en tient à Mandukya, fils de Manduki, lequel est un sage mentionné dans la Brihadaranyaka Upanishad.

La Mandukya Upanishad, très brève, se concentre uniquement sur l'identité du monde et de la syllabe sacrée Om, de l'Atman et de Brahman. Elle est probablement très ancienne, et a influencé les Upanishads postérieures, où s'affirme et se précise la doctrine de la non-dualité (Advaita), notamment la Maitrayani.

Mandukya Upanishad

1. Om ! Cette syllabe est tout ceci (qui nous entoure).

En voici une explication pénétrante. Tout le temps passé, présent et futur, n'est rien d'autre que Om. Tout ce qui transcende les trois périodes du temps est aussi Om.

2. Tout ceci, en vérité, est Brahman. Cet Atman (le Soi) est Brahman et possède 4 quartiers

3. Le Soi qui siège à l'état de veille (jagrat), et porte alors le nom de Vaishvanara, l'Être Universel, possède la conscience du monde extérieur, ainsi que sept membres et dix-neuf bouches, et il jouit des objets matériels. Tel est le premier quartier.

4. Le Soi qui siège à l'état de rêve (svapna), et porte alors le nom de Taijasa, le Lumineux, possède la conscience du monde intérieur, ainsi que sept membres et dix-neuf bouches, et il jouit des objets subtils sur un mode sélectif. Tel est le second quartier.

5. Lorsque le dormeur ne désire plus jouir de quelque objet que ce soit et ne voit plus aucun rêve se dérouler, il entre alors en sommeil profond (sushupti).

Au sein du Soi qui siège à l'état de sommeil profond et porte alors le nom de Prajna, l'Intelligence tout-inclusive, tout est unifié, il est densément empli de pure conscience, il est empli de félicité, tout en restant celui qui jouit de cette félicité, et il est doté d'une unique bouche, la Conscience. Tel est le troisième quartier.

6. Il est le Seigneur de la totalité, il est omniscient, il est le guide intérieur, il est le berceau de l'univers, oui, en vérité, il est la création et la disparition tout à la fois des créatures.

Bhekasana

OM l'impérissable son est la graine de toute création.

Passé, présent, futur, tous ne sont rien sinon le déploiement de OM.

Quant à ce qui transcende les trois royaumes du temps,

Cela, en vérité est l'éclosion du son OM.

Cette création toute entière est finalement Brahman, et le Soi, lui aussi, est Brahman.

Ce Soi pur présente quatre aspects

L'état de veille est le premier, c'est l'expérience commune de la réalité.

Les sens tournés vers l'extérieur, on y jouit du monde dans toute sa variété.

Le second est l'expérience des mondes imaginaires comme on en voit en rêve.

Les sens y demeurent tournés vers l'intérieur captivés par les mondes subtils que crée l'esprit.

Le troisième aspect est le sommeil profond.

Là, l'esprit se repose sans plus rien percevoir.

Cet état situé au-delà de la dualité, d'où émerge par vagues la pensée,

les illuminés le savourent comme un océan de silence et de joie.

Le quatrième, disent les sages, est le seul Soi limpide.

Demeurant au centre de tout, il est le Seigneur,

l' Omniscient, source et aboutissement de tout.

Il n'est pas la conscience du monde extérieur,

pas plus que la conscience des mondes intérieurs,

ni la cessation de toute perception.

Il n'est pas le savoir, pas plus que l'ignorance,

pas même la connaissance.

On ne peut le voir, on ne peut le saisir ni lui assigner la moindre limite.

Il est indicible, il dépasse l'entendement, qui peut le définir ?

On ne le connaît que lorsqu'on devient Lui.

Il est l'aboutissement de toute activité, silencieux, immuable,

il est le Bien suprême, il n'a pas de pareil,

il est Un sans second, il est le Soi réel.


C'est Lui, par-dessus tout qu'il convient de connaître.

OM et ce Soi pur ne font qu’un ;

Les quatre aspects du Soi correspondent à OM que l'on prononce AUM.

A l'expérience du monde extérieur correspond A, le son premier, source d'action et de réussite. Celui qui s'ouvre à cet aspect agit librement et connaît le succès.

A l'expérience du monde intérieur correspond U, le deuxième son, source d'intégration. Celui qui s'ouvre à cet aspect perpétue la tradition de la Sagesse et intègre en lui-même les multiples facettes de la vie. Tout ce qu'il rencontre lui parle de Brahman.

Au sommeil sans rêves correspond M, le troisième son, source d'équilibre et d'union.
Celui qui s'ouvre à cet aspect ne fait plus qu'un avec le monde et possède la mesure de toute chose.

Quand au Soi unique et pur, indivisible, indescriptible,

le Bien suprême, Un sans second,

il correspond à AUM dans sa totalité.

Celui qui s'ouvre à Cela devient alors le Soi.

Photos : Laurent Gélis, yogamrita, Chloé Boulard

Hamsa

1 Août 2013, 17:35pm

Publié par Association Ananda

Hamsa

Hamsa

HAMSA est le «véhicule» (la monture - Vahana) du dieu créateur de l’hindouisme, Brahmâ. C'est le cygne, mais aussi l’aigle, l'oie sauvage, l'oiseau migrateur…

Il représente autant l’âme individuelle que l’Âme suprême (ou universelle), adopté comme emblème par :

  • une catégorie de renonçants, devenus adeptes (paramahamsa) – planant haut au-dessus du monde ordinaire, se dirigeant droit vers le but;
  • le yogi pratiquant la discrimination, qui – tel le cygne, capable d'extraire le lait de l'eau - peut voir le Divin et abandonner le reste.

HAMSA signifie « Je suis Lui, l’Esprit universel » ou «Cela, je suis». Parfois l’on dit aussi que «Hamsa» pose la question «Qui suis-je?» et que « Soham » (Je suis Cela) est la réponse. C'est le souffle du vivant.

HAMSA est donc la prière inconsciente qui accompagne tout être vivant, même à son insu, tout au long de sa vie.

HAMSA c’est:

  • intérioriser l’énergie subtile du Jivatman sur l’inspiration «Ham», alors même que l’énergie sonore de ce son est extériorisante;
  • puis c’est extérioriser (sur l’expiration) «Sa» la conscience universelle intime du «Grand Tout».
Hamsa

Quinzième Upanishad du canon Muktika, appartenant Shukla Yajur Véda et classée comme Upanishad du Yoga.

Le sage Gautama enseigne à Sanat Kumara, l'éternel adolescent qui jamais ne s'incarna sous une forme humaine, ce traité sur la nature du HAMSA (l'Atman suprême), incluant une analyse approfondie du Hamsa mantra, le japa respiratoire spontané. Donne une description complète et minutieuse des méthodes de méditation, et analyse la nature de l'Atman, ce “cygne suprême”.

Om ! Cela est plénitude, ceci est plénitude;
De la plénitude, naît la plénitude.
Quand la plénitude est extraite de la plénitude,
Ce qui reste est plénitude, indéniablement.

Om ! Que la paix soit en moi !
Que la paix gagne mon environnement !
Que la paix soit en les forces qui agissent sur moi !

. .

Hamsa

Le Hamsa mantra se réfère au léger sifflement émis lors de l'inspiration et de l'expiration.

HAMSÂ c'est le souffle, le souffle chaotique de départ puis sa naissance en un souffle de toute beauté comme le cygne majestueux

Dans Muladhara Chakra, il est la monture de Savasrati
C'est le point dans le pubis où naît le souffle.

Dans Vishudi Chakra, il est le souffle harmonieux

Avec Hamsâsana, on créé le lien entre les deux chakra pour une alchimie du souffle.

Cette âsana stimule les énergies du pubis et oblige à respirer énergétiquement. C'est une posture d'endurance. Elle magnétise la sushumna et stimule énormément tout le système immunitaire. Elle assure alors l’immunité physiologique.

Hamsâsana est une posture qui permet d'être déclinée en Mayurâsana (posture du paon :
Hamsâsana > avancer un peu et lever les pieds > Mayurâsana

Hamsâsana est une pratique préparatoire du souffle dans une position qui ne s'y prête pas.

Hamsa
Hamsa

source nataraja.overblog.com

1. Gautama s'adressa à Sanat Kumara (1) en ces termes : « Seigneur, tu es un connaisseur de tous les Dharmas (2) et tu es un érudit dans tous les Shastras (3), alors dis-moi, je t'en prie, par quels moyens je puis obtenir cette connaissance parfaite que l'on nomme Brahma-Vidya (4). »

1 Sanat Kumara, l'un des quatre Kumaras : Ces entités supérieures, dont les noms sont Sanaka, Sanandana, Sanatkumara et Sanatsujata, refusèrent de s'engager dans la vie du monde, de descendre s'incarner dans la matière lors de la Création du kalpa actuel, affirmant ainsi leur volonté contre celle de Brahma. Puis ils se consacrèrent à poursuivre encore plus leur évolution, étudiant les mystères du Brahmajnana sous la direction de Shiva-Dakshinamurti, Maître de la Connaissance.
2 Dharma : Dérivé de la racine « dhri » = porter, soutenir, maintenir, dharma signifie religion, loi, mérite moral, rectitude, bonnes œuvres, code de conduite; ce qui est conforme à l’ordre, à la loi, au devoir, à la justice, dans leur plus haute acception. Cette notion, très large et complexe, est fondamentale à la pensée hindoue. Cf. Glossaire.
3 Dharma Shastra : « jurisprudence religieuse » - L'ensemble des nombreux codes de lois civiles et sociales, dont les plus unanimement respectés sont ceux de Manu et de Yajnavalkya, établis dès 600 av. J.-C. Avec leurs compléments, les Artha Shastras, ils codifient la totalité de la vie hindoue, où le politique et le terrestre sont intimement liés au divin et au cosmique, de la naissance à la mort, de l'art royal de gouverner aux lois de la transmigration : gouvernement, politique intérieure et extérieure, système judiciaire et policier, droits démocratiques de base, droit commercial, de succession, etc. Mais aussi création, initiation, rituels quotidiens, devoirs des époux, cursus des études védiques, règles de pénitence, etc. Il sont, bien sûr, intégrés dans la Smriti, la littérature non révélée, néanmoins tradition fiable et indispensable.
4 Brahma Vidya : Connaissance de Brahman par l’expérience intime; science du Brahman, de la Réalité absolue.

Hamsa

2. Sanat Kumara lui répondit : « Écoute bien, Gautama, ce Tattva tel que l'a exposé Parvati (1) après qu'elle eût enquêté dans tous les Dharmas et vérifié les opinions de Shiva.

1 Parvati : « Fille de la Montagne » - Déesse, fille de l’Himalaya, compagne de Shiva et incarnation de la Mère divine.

3. Ce traité sur la nature du Hamsa (l'Âme suprême), qui livre le fruit de la félicité et de la libération, et qui est un trésor aux yeux des yogis, - est profondément mystique, voire occulte, et ne saurait être révélé au grand public.

Hamsa

4. Maintenant, nous pouvons élucider la nature réelle de Hamsa et Paramahamsa (1), au bénéfice d'un brahmacharin (un chercheur de Brahman, qui pratique le célibat), qui contrôle ses désirs, se dévoue à son guru, pratique une contemplation continuelle sur Hamsa et réalise ceci : l'Âme suprême, Hamsa, est secrètement présente dans le corps de toutes les entités vivantes, au même titre que le feu dans toutes les variétés de bois existantes, ou l'huile dans toutes les variétés de graines oléagineuses. Pour celui qui connaît cette vérité, il n'y aura plus de rencontre avec la mort.

1 Paramahamsa : « Cygne suprême » - épithète attribuée aux divinités majeures, mais aussi à de grands sages, ou à tout être ayant atteint à la plus haute réalisation spirituelle. Dans le contexte des Upanishads et des enseignements postérieurs de l'Advaita Vedanta, ce terme désigne l'Atman, le Brahman, et le Soi pleinement réalisé. L'image du cygne (ou oie sauvage) fut choisie du fait que cet oiseau a la capacité de séparer le lait de l'eau, ce qui en fait un symbole tout trouvé de celui qui a séparé l'irréel du Réel, l'obscurité de la Lumière, et la mortalité de l'Immortalité, s'étant dans sa propre personne séparé de tout ce qui n'est pas la Divinité suprême, et ayant totalement fusionné avec elle, devenant ainsi une incarnation vivante de la Divinité manifestée au sein de l'humanité.

Hamsa

5. Il faut tout d'abord contracter l'anus sous la pression d'un talon, puis soulever le souffle (Vayu) à partir du Muladhara chakra, en respectant le triple croisement autour du Svadhisthana chakra, puis continuer de remonter le souffle au niveau du Manipura, puis continuer en dépassant l'Anahata, puis poursuivre le contrôle du souffle vital (prana) dans le Visuddha, puis, ayant enfin atteint l'Ajna chakra, s'installer en Brahmarandhra (1) pour s'y livrer à la contemplation (dhyana) continue sur le Hamsa Mantra (lié à la respiration à trois temps : inspir – rétention – expir, Ham-Sa-Ham, comme le Om à 3 mathras, ou unités temporelles), puis enfin faire connaissance avec le Soi et y pénétrer, se dépouillant de toute forme. Tel est le Cygne suprême, le Soi supérieur, dont l'éclat éblouissant est comparable à dix mille soleils, illuminant tout cet univers.

1 Brahmarandhra : « ouverture de Brahman » - orifice (randhra) au sommet de la tête, par lequel l’Âme est censée quitter le corps au moment de la mort, du moins chez un être ayant atteint la Libération. C'est, au niveau du corps astral, le centre du Sahasrara chakra, le lotus aux mille pétales, qui fonctionne comme un portail entre le monde supérieur de l'Absolu Brahman et le monde astral et manasique du disciple.

Hamsa

6. Le Cygne de l'Âme suprême, dont le véhicule est Budddhi (1), dispose de huit états mentaux (vrittis) (2). Lorsqu'il se pose sur le pétale de l'est, il incite aux actions positives; sur le pétale du sud-est, survient de la lourdeur d'esprit, ou de l'indolence; sur le pétale du sud, il y a inclination vers la cruauté; sur le pétale du sud-ouest, inclination vers les actes négatifs; sur le pétale de l'ouest, inclination aux plaisirs sensuels; sur le pétale du nord-ouest, inclination vers l'agitation physique; sur le pétale du nord, inclination vers la convoitise et l'aspiration au bonheur; sur le pétale du nord-est, inclination vers le désir d'amasser de l'argent. Lorsqu'il se trouve au centre, entre les pétales, il y trouve l'indifférence aux plaisirs matériels; sur les étamines du lotus, il trouve l'état de veille; dans la corolle, l'état de rêve; sur le pistil (bija) (3), l'état de sommeil profond; lorsqu'il quitte le lotus, alors il entre dans l'état de Turiya, le quatrième (4). Lorsque Hamsa, le Cygne de l'Âme, s'est absorbé en Nada, le son spirituel (5), il atteint alors l'état qui se trouve au-delà du quatrième. Nada, qui commence après la limite de l'audible, qui est bien au-delà du langage articulé et même de la pensée, se révèle alors tel un pur cristal, qui s'étend du muladhara chakra au brahmarandhra. C'est de Cela dont il s'agit, lorsque l'on parle de Brahman et de Paramatman (6) !

1 Buddhi – La Raison, l'Intellect, le facteur dans l'appareil psychique qui perçoit et détermine. 1) L’intellect supérieur : raison, discrimination, jugement; 2) une des 4 fonctions de l’organe interne, l’antahkarana; 3) aptitude à juger et à décider selon la sagesse; 4) souvent traduit par « le mental » avec connotation de sagesse, d’intellect supérieur.
2 Vritti : 1) la vague; 2) la modification mentale, l’idéation; impulsion ou vague agitant le contenu mental (chitta); 3) façon d’agir, comportement, manière d’être; état mental.
Cf. Dhyana Bindu Upanishad, shloka 94. Ici, l'Upanishad les montre disposés autour d'un centre, comme la rose des vents, et comme un chakra avec ses pétales.
3 Bija : semence, germe; source.
4 Turiya : « le quatrième » - état transcendantal qui, à la fois combine et outrepasse veille, rêve et sommeil profond (jagrat, svapna et sushupti) et constitue le substrat de ces 3 états. C'est donc un état d'unité avec la Divinité, état de pure conscience, qui transcende les trois états de veille, sommeil profond et rêve, et qui est caractéristique du samadhi absolu.
5 Nada : « le son, la vibration sonore; le ton (échelle musicale) » - Le son mystique intérieur, entendu durant la méditation; le son primordial, la première vibration dont a émané la Création; la manifestation première de l'Absolu non-manifesté; Cf. Omkara, Shabdabrahman. Parfois utilisé comme synonyme de Om, tel qu'expérimenté intérieurement durant la méditation. Cf. Glossaire.
6 Paramatman : le Soi suprême; synonyme de ParaBrahman, l'Être suprême.

Hamsa

7. Voici la façon correcte de pratiquer l'Ajapa Mantra (1) : Hamsa, l'Âme suprême, est le Voyant (2); le mètre est la Gayatri (3); Paramahamsa (cf. shloka 4) est la divinité tutélaire; Ham est la syllabe-semence (Bija), Sa est la Shakti (4), et Ham-sa (ou So'ham) effectue la percée; en voilà donc les six éléments. On compte environ 21.600 Hamsas ou respirations complètes en vingt-quatre heures. Voici le rite :
Salutations à Surya, le Soleil, à Soma, la Lune, à Niranjana, l'immaculé, et à Nirabhasa, le non-manifesté (le sans-u
nivers).

Ajapa mantra : « Puisse l'Immaculé et le Subtil illuminer mon esprit ! »
« Vaushat (5) ! Que les flammes montent vers Agni et Soma ! »

On procède alors aux attouchements rituels des membres et des mains (6), d'abord le cœur, puis les autres points. Il faut ensuite méditer, en considérant que ce Cygne est l'Atman (l'Âme suprême) qui réside dans la grotte du cœur : Agni et Soma sont ses ailes, l'Omkara est sa tête, les trois voyelles et le bindu du Om sont ses trois yeux et son visage, respectivement, Rudra et son épouse Rudrani sont ses deux pattes; l'union étroite entre le Hamsa et le Paramahamsa (l'âme individuelle et l'Âme suprême et universelle) s'accomplit en deux temps : le samprajnata et l'asamprajnata samadhi (7), l'union duelle et l'union absolue.

1 Ajapa Mantra : prière répétée inconsciemment. Toute créature vivante répète inconsciemment à chaque respiration la prière « So’ham » (Sah = So = Lui [l’Esprit universel, Brahman] aham = je suis) avec chaque inspiration, et avec chaque expiration la prière « Hamsah » (aham = je suis - Sah = Lui [l’Esprit universel, Brahman] ).
2 Rishi : 1) Sage de l’ancien temps, à qui a été révélée la Shruti. Au nombre de 7, ils sont considérés comme les fondateurs de l’ordre social et de la religion. Ce sont les sages Vaikhanasa, Vishvamitra, Vasistha, Angiras, Atharvan, Atri et Atharvangiras; 2) sage qui se maintient face à la Vérité, donc toujours inspiré par la sagesse de Brahman.
3 Gayatri : 1) hymne védique à Savitri, le Soleil, dont on invoque les pouvoirs de fécondation et d'illumination, et que l'on considéré également comme donneur des Védas: « Om ! Ô divinités des trois mondes, nous nous prosternons devant la radieuse splendeur du Donneur de vie. Puisse-t-Il illuminer les pensées de notre esprit. Om ! »; 2) en versification, nom du mètre sur lequel est bâti ce mantra, consistant en trois vers de huit syllabes, rythme propice à la communication divine, que l'on trouve exclusivement dans le Rig Véda.
4 Shakti : « puissance, pouvoir, énergie » - 1) Énergie créatrice représentant le pouvoir d'action de la conscience; 2) l’aspect féminin du Principe Cosmique, symbolisant sa puissance exécutive; 3) la Mère divine, considérée comme la force efficiente du Divin, déifiée comme l’épouse de Shiva.
5 Vaushat : (de vas, émettre un bruit, utilisé pour de nombreux bruits) - exclamation ou formule utilisée en offrant une oblation par le feu aux dieux ou aux ancêtres défunts : « Crépite ! Flambe ! Flammes, montez vers ... ! »
6 Anga- et Kara-nyasa : rite tantrique, consistant en le transfert du pouvoir d'un mantra sur le corps (anga) ou la main (kara) par un geste rituel.
7 Samprajnata Samadhi : état d'hyperconscience, où la triade métaphysique méditant-méditation-médité fonctionne en identités distinctes; dans ce samadhi, la conscience duelle et objective demeure. Cf. savikalpa samadhi.
Asamprajnata Samadhi : le plus haut état de supra-conscience, caractérisé par l'annihilation de tout sens de l'ego, et de toute conscience personnelle. Cf. nirvikalpa samadhi.

Hamsa

8. En conclusion de ce rite, l'ajapa mantra cesse là où commence l'unmani, l'au-delà de la pensée (1). Si on a su mettre à profit ce Hamsa de l'ajapa mantra pour investiguer sur la nature de Manas, le mental (2), on se met à entendre Nada, le son spirituel, celui qu'on atteint habituellement au bout de dizaines de millions de répétitions du Hamsa mantra. Nada prend dix manifestations successives :

  • 1) la sonorité du mot Chini (3);
  • 2) celle du mot Chin-Chini;
  • 3) celle d'une cloche;
  • 4) celle d'une conque;
  • 5) celle d'un luth Tantiri;
  • 6) celle des cymbales Tala;
  • 7) celle d'une flûte;
  • 8) celle d'un tambour Bheri;
  • 9) celle d'un double-tambour Mridanga;
  • 10) enfin, celle du tonnerre à travers les nuées.

Il est possible de faire directement l'expérience de la dixième sonorité, en sautant les neuf premières, grâce à l'initiation d'un guru.

  • À la première étape, le corps acquiert la légèreté de Chin-Chini;
  • à la seconde, Bhanjana, l'un des sons subtils, fait irruption à travers le corps;
  • à la troisième, Bhedana, un autre son subtil, accomplit la percée du centre de conscience;
  • à la quatrième, la tête se met à osciller [voire toute la colonne vertébrale, sous le passage de Kundalini ];
  • à la cinquième, une salivation abondante sort de la voûte palatale;
  • à la sixième, la salive s'est transformée en nectar (4);
  • à la septième, survient la clairvoyance, révélant tout ce qui était resté caché;
  • à la huitième, survient la clairaudience, donnant accès à Paravak, la Parole suprême (5);
  • à la neuvième, le corps [et le monde physique visible habituellement ] devient invisible, tandis que se développe le troisième œil;
  • à la dixième et dernière étape, le disciple atteint Parabrahman, l'Être suprême, et se trouve en présence unitive avec l'Atman, qui est aussi Brahman.


Dès lors, Manas, le mental individuel, est détruit; dès lors, ce qui est la source des pensées et désirs (sankalpa) (6) comme des images et constructions mentales (vikalpa) (7) a disparu; alors, de la cessation de ces deux activités de l'esprit, mais aussi de l'extinction du karma (somme des actes positifs et négatifs), naît la transfiguration du disciple en Sadashiva (8), qui resplendit de la nature de Shakti l'omnipénétrante, qui est par essence splendeur radieuse, qui est l'Immaculé, l'Éternel, le Pur, et le Om suprêmement paisible.

1 Unmani : « au-delà du penseur » - état de totale absorption dans l'Esprit suprême, synonyme de samadhi, l’état de conscience le plus élevé selon le Raja Yoga.
2 Manas : 1) le mental, l'esprit individuel, caractérisé par le doute/l'ignorance, et dont le fonctionnement est purement instinctif; 2) une des 4 fonctions de l’organe interne (antahkarana), lequel comprend également buddhi, ahamkara ou ahamkriti, et chitta; faculté mentale de délibération; 3) souvent pris dans le sens universel en tant que Mental ou Intelligence cosmique; cf. hiranyagarbha.
3 Chin, Chini : son produit en articulant ces mots; un des « sons inaudibles ». A ce moment, le corps devient “aussi léger qu’un son”.
4 Amrita : « absence de mort (mrita), immortalité » - Le nectar d’immortalité qui fut produit, selon le Mahabharata, lors du barattage de l'océan par les dieux et les anti-dieux (Suras et Asuras), ce qui est une métaphore du développement spirituel résultant du conflit fondamental entre notre double nature, supérieure et inférieure. L'amrita est la boisson de soma, cette boisson que les Védas attribuent exclusivement aux dieux et qui est en soi une divinité, d'ailleurs, en tant qu'elle procure béatitude et immortalité; c'est aussi le symbole de l'ensemble des immortels, de la lumière suprême et de la libération finale. Mais il existe un amrita spontané, engendré par la méditation profonde : c'est le nectar de félicité divine qui s'écoule à flots du sahasrara chakra (le coronal) durant le samadhi.
5 Vak : 1) la Parole (le Logos), le Mot primordial, Om, également désigné comme Paravak, le Mot suprême et originel des Védas, dont le déploiement met en branle les processus de création et manifestation universelle; 2) discours, parole, voix.
6 Sankalpa : 1) volonté, pensée conceptuelle, intention, détermination; 2) souhait, désir.
7 Vikalpa : Imagination; construction mentale; abstraction; conceptualisation; hallucination; distinction; expérience; pensée; oscillation du mental.
8 Sadashiva : « le Révélateur ou l'Éternellement Propice» - L'une des épithètes de Shiva en tant qu'Être Primordial, synonyme de Parameshvara (le Suprême Ishvara, la Divinité Suprême), manifestant son aspect de félicité et de prospérité éternelles. Cet épithète est utilisée par les Shivaïtes, en lieu et place de Brahman ou d'Atman. Les cinq aspects essentiels de Shiva sont : 1) Sadashiva, «le Révélateur »; 2) Maheshvara, « l'Obscur »; 3) Brahma, « le Créateur »; 4) Vishnu, « le Protecteur »; 5) Rudra, « le Destructeur ».

Tel est l'enseignement des Védas, que transmet cette Upanishad.

Traduite et annotée par M. Buttex
D'après la version anglaise du Dr. A. G. Krishna Warrier
Publiée par The Theosophical
Publishing House, Madras

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