ananda

La tortue est un animal qui occupe une place très importante dans la mythologie hindoue. Ses caractéristiques physiques si particulières ont été utilisées dans les textes anciens comme métaphores de l’ordre cosmique et comme illustrations des valeurs spirituelles. Les deux parties de sa carapace illustrent la réunion du ciel et de la terre dans une unique réalité.
Sa capacité à se retirer à l’intérieur de la carapace est une parfaite illustration de la
concentration, la protection et la solidité assurées par le retrait des stimulations externes et le recentrage sur son intériorité.

La Bhagavad Gitâ rappelle que :

« Comme la tortue rentre tous ses membres, l’homme se retire de tous les objets des sens, la sagesse est alors fermement établie en lui. » (chapitre 2, 58.)

Et dans le mythe hindou du barattage de la mer de lait afin d’obtenir le nectar d’immortalité Amrita, Vishnu, dieu de la stabilité du monde, prit la forme d’une tortue.

Nous retrouvons toutes ces valeurs et ces métaphores dans Kurmasana. Une posture difficile, exigeante et accessible seulement après un long échauffement. Dans la Tortue, tout le corps est replié sur lui-même et le contact entre les différentes parties du corps est étroit et intense. Le corps est comme aplati au sol, dans une position de grande stabilité qui génère une sensation de force et de solidité. L’immobilité absolue rendue possible par cette posture permet une formidable concentration et un très fort recentrage sur soi. Kurmasana est considérée comme l’asana par excellence qui prépare à Pratyahara : le retrait des sens, le retour à notre état originel. En pratiquant le retrait des sens, une porte vers une expérience plus vaste s’ouvre : le yogi peut vivre ses sensations, ses émotions sans y être identifié. C’est pour lui le début du cheminement vers Satchidananda : la pure conscience-béatitude.

Sur le tapis Kurmasana est une posture exigeante pour toute la colonne vertébrale. Elle
s’inscrit dans la famille des flexions avant et demande une grande souplesse des hanches, du dos et des ischions-jambiers longs. Cette posture viendra plutôt en fin de séance, une fois que le corps a été préparé avec une pratique d’au moins 45 minutes. Vous pouvez commencer par une dizaine de Salutations au soleil, une série de postures debout et une de flexions avant, puis Sarvangasana (chandelle) Voici quelques postures qui permettent de bien préparer la Tortue : pince, huitre pour la flexion avant - papillon, grand écart, prasarita padottanasana pour l' ouverture de hanches et les torsions assises, couchées ou debout.

Bonne pratique

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"En Karma-yoga, aucun effort n'est jamais perdu, aucun effort ne fait du tort. En pratiquant, même un peu cette discipline, on se protège d'une grande peur [celle de la naissance et de la mort]."

Bhagavad Gita

Le Karma-Yoga est le yoga de l'action désintéressée, une des quatre voies (marga) traditionnelles du yoga. Sa pratique repose sur le détachement des fruits de l'action.

« Tu as le droit à l'action, mais seulement à l'action et jamais à ses fruits ; que les fruits de ton action ne soient point ton mobile »

« Ne désirez pour ce que vous faites ni louanges ni récompenses. Toute idée d'obtenir quelque chose en récompense de notre travail entrave notre développement spirituel et finit par nous apporter la souffrance. » Swami Vivekananda

La pratique du Karma-Yoga vient enrichir celle des autres yogas, mais peut aussi se suffire à lui-même. Pour atteindre un certain bien-être physique, mental et émotionnel, il faut vivre chaque instant « en conscience » : on se sert de la vie pratique et des expériences comme point d'appui pour la méditation.

Sri Aurobindo dit à ce sujet :« il faut faire le travail avec la juste attitude et dans la juste conscience, et alors il est aussi fructueux que peut l'être n'importe quelle méditation. »

« Il ne peut pas y avoir de Karma-Yoga sans la volonté de se débarrasser de l'ego, de rajas et du désir, qui sont les sceaux de l'ignorance.. Le travail accompli dans cet esprit est tout à fait aussi efficace que la bhakti ou la contemplation. »

« Accomplir les œuvres en union étroite et profonde communion avec le Divin en nous, avec l'Universel autour de nous et le Transcendant au-dessus de nous, ne pas se laisser enfermer dans le mental humain emprisonné et séparateur, ne pas être esclave de ses injonctions ignorantes et de ses suggestions étroites, c'est le Karma-Yoga. »

Il faut également placer le Karma-Yoga dans la perspective de l'hindouisme, qui utilise la notion de karma et celle de réincarnation qui en découle : il existe un élément permanent en chaque individu (le Jîva ou "personnalité") qui évolue au fil de ses vies successives, en fonction des effets des actions qu'il a réalisées (karma accumulé). Le but de l'évolution serait d'arriver à un point où le karma est épuisé, car alors l'élément permanent en nous n'aura plus besoin de se réincarner. Dans ce contexte, sachant que ce n'est pas l'action en soi qui créé du karma mais l'intention et l'état d'esprit avec lesquels elle est réalisée, la pratique du Karma-Yoga, en tant que voie d'action désintéressée où l'on ne se considère pas l'auteur de l'action mais l'agent d'une puissance divine, doit permettre précisément d'agir sans accumuler de karma.
Ainsi, Swâmi Sivânanda disait : " Un même acte, s'il est accompli sans attachement, avec une bonne attitude mentale, sans espoir d'un profit, avec indifférence à l'égard du succès ou de l'échec, n'ajoute pas un chaînon à la chaîne existante"

Pour y parvenir, certains principes doivent être observés :

Chercher la "perfection" dans l'action, toujours

• Il s'agit de faire chaque action de son mieux, mais ce n'est pas du perfectionnisme à tout prix.
• Chacun fera selon ses propres compétences et s'efforcera de faire de son mieux.
• Les résultats varient d'un individu à l'autre, mais l'intention va vers le même but.

Savoir se détacher des résultats de l'action, Cela signifie qu'il ne faut pas avoir d'attente particulière quant au résultat d'une action :

• ni d'attente pour son profit personnel : égoïsme,
• ni d'appréhension quant au résultat : angoisse, peur quant au résultat, etc.

Savoir resté concentré, centré sur l'accomplissement de l'action en cours. C'est la conscience permanente qui concerne l'objet et le sujet :

• objet : on reste centré sur ce que l'on fait immédiatement,
• sujet : on agit en conscience, toute pensée vagabonde est donc à exclure pendant l'action si elle n'a pas de rapport avec l'action même.

Bonne pratique !

source wikipédia- le guide du yoga